Revue des arguments avancés pour favoriser l’extraction de gaz de schiste :
En direction des gouvernements :
On met essentiellement en avant l’indépendance énergétique des états où seront extraits les gaz de schiste. A l’heure où une grande partie des besoins en gaz, notamment européens, sont couverts par du gaz de Russie avec tous les problèmes que l’on a connus ces derniers hivers, l’argument de l’indépendance nationale est très porteur.
En direction des collectivités locales :
On promet, comme d’habitude, la création d’emplois et la stimulation de l’économie locale. La présentation de GDF Suez du projet « Villeneuve de Berg » n’échappe pas à la règle.
Voir : 9 – Gaz de Schiste : L’exploration aussi risquée que l’exploitation ! Même en France …
Revue des arguments pour tranquilliser l’opinion publique :
Les additifs utilisés :
Leur volume est très faible dans le volume total Eau, sable, additifs : 0,5 % annoncés aux USA et au Canada, 1 % annoncé par GDF Suez. Pas de quoi s’alarmer !
Ben voyons ! 0,5 % de 12.000 m3 utilisés par fracturation, ça fait quand même 60 m3 ! 2 camions citernes ! (Et GDF Suez parle de 15.000 à 20.000 m3 ...). 1% de 15 000 m3, ça fait 150 m3…(et pour 4 puits, 2 à Villeneuve de Berg et 2 à Valvignères, ça fait …)
La composition des additifs ? Rien que de très banal ! Pas de quoi s’inquiéter ! Gel, antibactériens et acides nous dit GDF-Suez. Les Américains sont plus explicites, à leur manière :
Vous voyez bien (colonne de droite) que ce ne sont que des éléments inoffensifs puisqu’on les retrouve quotidiennement dans sa piscine, chez son dentiste, dans sa lessive, son savon, son démaquillant et même dans son sel de cuisine, ses ice-creams, son stick anti-transpiration ou sa teinture de cheveux... Bref, que du banal !
Le problème, c’est que cette liste n’est pas tout à fait exacte … Des chercheurs indépendants ont trouvé plein d’autres choses et y compris des éléments non identifiables, car non connus. Et qu’en outre, ils craignent des recombinaisons de ces molécules d’additifs avec des éléments du sous-sol.
Voir l’étude de l’Institut National de la Santé dans notre article : 4 – Gaz de schiste : La Provence ne doit devenir ni le Texas, ni la Pennsylvanie !
La gêne pour les riverains : les entreprises, à notre connaissance, n’ont pour le moment reconnu que le bruit et ont donc ajouté des caissons anti-bruits autour des installations de forage.
Les risques pour l’environnement : GDF Suez, notre seule référence en France à l’heure actuelle, prévoit ceci :
Quant aux agriculteurs, chance, on ne pénétrera pas dans les cultures, au stade des études sismiques tout au moins !!!
Le volume d’eau nécessaire : on constituera des réserves alimentées quotidiennement par les nappes phréatiques superficielles sur une durée assez longue pour ne pas causer de problème. Mais on pompera quand même !
L’eau polluée qui ressortira des puits (50 à 70 % du volume injecté) : elle sera traitée avant d’être rejetée dans le milieu naturel, sur place ou en station d’épuration. Par qui, quand, comment ?
La protection des nappes phréatiques : la bonne vieille méthode fuyarde expérimentée aux USA et au Canada : coffrage en ciment, mais avec du métal en plus, que nous n’avions pas vu mentionné dans les documents nord-américains. Existe-t-il déjà là-bas ?
Quand à la pollution de la nappe ailleurs que par le tube ? Pas évoquée...
Et pourtant… voir notre prochain article...
Les enjeux financiers sont très importants, nous l'avons déjà compris.
Des entreprises sous-traitantes considèrent le marché de l'extraction de gaz de schiste comme très porteur et saisissent cette opportunité pour se développer, ce qui est bien naturel.
Voici par exemple ce qu'en dit Vallourec, fabricant de tubes qui va jusqu'à construire une usine aux USA dans la zone de production
de gaz de schiste : (point presse du 8 octobre 2010)
Les marchés financiers ne sont pas en reste !
Natixis, dans une Etude Sectorielle sur l'énergie (25 mai 2010) fort intéressante, nous conseille d'investir dans les entreprises de fabrication de tubes ou dans les sociétés de services, en amont de la filière "gaz de schiste".
Ensuite, Natixis, bien consciente des problèmes environnementaux posés par l'extraction de gaz de schiste nous explique comment il se pourrait bien que la question soit résolue
Aux USA d'abord : (page 24 de l'étude)
En Europe ensuite : (page 25 de l'étude)
Lobbying intensif des compagnies pétrolières en Amérique, logique géopolitique en Europe, nous sommes dans du "lourd", du "très lourd"...
Que pèseront nos nappes phréatiques face à ça ?
A suivre !!!
Brigitte
Grivet
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