Au moins, les Chypriotes vont savoir exactement combien leur coûtera la crise financière…
Et oui, ce soir, pas de doute, chacun à Chypre aura pris son relevé bancaire et sa calculette et saura exactement ce qu’il aura à débourser pour compenser l’impéritie du principal secteur économique du pays, le système bancaire.
Ils pourront toujours adresser la facture à la fameuse banque US, Lehman Brothers, qui par banques grecques interposées, les aura mis dans cette panade.
Car voyez-vous, à Chypre, il n’y a pas d’ENA, donc pas d’Enarques ! Pouvez-vous, ici, en France, faire le calcul de ce que les subprimes et la crise qui en a découlé vous ont réellement coûté ? Entre augmentation de TVA, augmentation d’impôts et augmentation de taxes diverses, stagnation des salaires, diminution des prestations sociales etc …il est bien compliqué de faire le calcul. Mais ça doit être infiniment supérieur à ce que les Chypriotes vont devoir régler individuellement et en tout cas impossible à mesurer à l’échelle individuelle.
Le temps nécessaires à mettre en œuvre les diverses mesures, puis les moyens pratiques pour faire des calculs savants, appliquer des barêmes incompréhensibles au commun des mortels, collecter les taxes et les impôts, raboter un coup à droite, un coup à gauche, cela coûte cher, très cher … Alors qu’une simple ponction sur les comptes en banques, c’est du vite fait, bien fait, sans débauche de dépenses et d’énergie incommensurables. Au moins, c’est efficace.
Ce qui est scandaleux, ce n’est donc pas tant la façon de faire que la raison pour laquelle il aura fallu en arriver là.
Ironie de l’histoire, les bourses du monde entier se sont réveillées avec la gueule de bois et ont fortement baissé aujourd’hui : imaginez donc que nous perdions confiance dans le système bancaire et allions retirer un peu de notre argent. De quoi vivraient-ils ces braves gens ??? Et les bonus ???
Ah, autre fait marquant, dans cette journée de baisse de cours de bourse : Peugeot a connu une bonne hausse du cours de son action. Normal, PSA a annoncé officiellement la fermeture d’Aulnay et la mise sur le carreau programmée de milliers de salariés…
Vous avez dit cynisme ? Que nenni : c’est du réalisme économique … celui que l’on veut nous faire adopter, aimer et adorer jusqu’à en crever.
Salutations indignées à tous !
Brigitte Grivet