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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 06:14

Aux USA, on extrait du gaz de schiste depuis 10 ans. Profitons de cette expérience !

 

Et si possible, ne commettons pas les mêmes erreurs ...

 

Voici un premier état des problèmes rencontrés lorsque l’on extrait du gaz de schiste.

 

L’occupation du sol :

 

Quelle que soit l’épaisseur de la couche de roche à exploiter, le but est d’en extraire le maximum de gaz. C’est le seul moyen de rentabiliser un gisement et cela entraîne une forte densité de puits. Dans certaines régions des USA (comme dans le Garfield County – Colorado), les puits sont distants de 200 m. Le désert de sable est devenu une forêt de puits.

 

Ici, un forage dans une zone rurale du Comté d'Upshur, West Virginia.

 

Puits rural

Les auteurs de l'étude (pour le Gouvernement Américain) ont noté

que cela pouvait (dans d'autres régions ...) poser un problème pour la

vie des animaux sauvages.

 


 

Il existe cependant des méthodes permettant d’espacer un peu les infrastructures aériennes en creusant plusieurs forages reliés à un seul puits en surface (cluster) comme dans le schéma ci-dessous.

 

Cluster

 

On constate qu'alors les puits ne sont plus distants que d' 1 km environ (voir le schéma ci-dessous)

 

clusters

 

Les infrastructures routières :

 

Pour apporter les éléments nécessaires au forage, puis à l’effraction de la roche (sable, eau, additifs), puis à l’enlèvement du gaz, l’évacuation de terres  …, il faut un grand nombre de camions.

Robert Watson, professeur au département du Génie de la Pennsylvania State University parle pour la mise en place d’un puits de 125 tonnes de ciment nécessaires et de 180 camions pour l’évacuation de « terre usée »

 

Le matériel et les moyens logistiques nécessaire à un puits demandent une infrastructure certaine…

 

Infrastructure-routiere.jpg

 

Un grand volume d’eau  à envoyer dans le puits lors du forage. On parle de 1000 m3 d’eau pour cette seule opération.

 

Des éléments du sous-sol à évacuer au moment du forage : même si le tube n’est pas de très gros diamètre, sur une longueur de 3 ou 4000 m, cela représente un certain volume … (petit calcul : 0,20 m de diamètre, longueur de 3500 m = 439,6 m 3). Nous avons vu précédemment que ces éléments sont riches en matériaux divers (métaux etc…) et même parfois en éléments radio-actifs… Qu’en faire ? En tout cas, pas les rejeter dans la rivière la plus proche comme cela a pu se produire aux USA.

 

Un énorme volume d’eau et sable (+ ces fameux additifs) envoyés à très haute pression pour fracturer la roche en sous-sol, mettre le gaz sous pression et le faire sortir en surface (frack). Selon la profondeur et la longueur du forage, on parle de 7 000 à 10000 m3 d’eau à chaque « frack ».On peut « fracker » un puits jusqu’à 14 fois pour son exploitation, sur 4 ans environ.

 

Où va-t-on trouver toute cette eau ? Et ce sable ?

 

Environ 50 % de cette eau remonte à la surface mais elle est terriblement polluée par les éléments du sous-sol et … par les additifs injectés pour assurer la porosité de la roche. Pour éviter la pollution en surface, il faut prévoir des bassins de stockage (et si possible avec des fonds vraiment étanches !!!)

 

Bassin-retention-eaux.jpg

 

Le traitement de l’eau usée : les volumes en jeu et la nature (inconnue pour une bonne part) des éléments polluants empêchent à priori le retraitement dans les stations d’épurations des communes. Au Québec, plusieurs communes viennent de se déclarer incompétentes pour le traitement de ces eaux et ont interdit qu’elles soient envoyées dans leur station d’épuration.

Dans les terres chaudes de l’Ohio, les entreprises gazières ne se sont pas trop embêtées. Elles ont laissé l’évaporation jouer pour ne plus avoir à considérer que les résidus solides (boues). Quant aux matières volatiles … elles sont parties dans l’atmosphère !

 

Les boues : il n’y a pas d’étude (ou du moins aucune étude accessible s’il en existe une) sur le volume des boues rejetées et sur leur niveau de pollution. Aux USA, on se contente parfois pour le moment de les laisser sur place (voir ci-dessus) ou de les faire filer dans la rivière qui passe à côté, avec des dégâts inévitables en aval

 

La pollution de l’air : elle est attestée par de nombreux témoignages mais demande encore un petit travail de recherche (à suivre donc …). On sait cependant qu’il y a des fuites de gaz (méthane essentiellement) à la sortie des puits. Et l’on suppose aussi que le méthane n’est pas pur. Les fuites libèreraient donc divers gaz …

 

Composition-du-gaz.jpg

 

La pollution des eaux de surface : elle est réelle dans l’état actuel des modes opératoires mais pourrait être largement diminuée avec de plus grandes précautions (bassins de rétention des eaux usées vraiment étanches, soin au moment de la récupération des eaux polluées etc …Coûteux, mais faisable)

 

La pollution des nappes phréatiques : problème majeur ! Elles sont fréquemment polluées par du gaz et  par les additifs injectés.

 

Comment est-ce possible ? D’après les schémas fournis par les entreprises, cela NE PEUT PAS arriver. Il y a des tubages sur toute l’épaisseur des nappes aquifères … mais c’est à croire que comme les forages off-shores dans le golfe du Mexique ce qui ne peut pas se produire se produit quand même ! Un tubage défectueux ou mal installé, rien d’impossible.

 

Tubage puits

Plus grave, AUCUNE ETUDE n’a été faite sur l’effet à moyen ou long terme des additifs et des frackings à répétition. N’y a-t-il aucune capillarité qui puisse se créer entre la zone d’extraction et les nappes d’eau ? Les explosions souterraines pourraient-elles créer des fissures qui entraînent une perte d’eau des aquifères ? Ou une remontée du gaz et des additifs dans l’eau sous la force de la pression ?

 

Et après fermeture du puits, que se passe-t-il ? Laisse-t-on le tube en place ? Et s’il s’effrite ? Et les remontées de gaz résiduel ? etc …

 

Bref, il y encore beaucoup d’incertitude dans ce type d’exploitation. Le modèle américain est assurément LE MODELE A NE PAS SUIVRE !

Pour mémoire, voir : 5 – Gaz de Schiste : Gasland, le documentaire qu’on ne voudrait pas tourner en France 

 

Et comme c’est le seul connu, il est peut-être urgent d’attendre que les entreprises aient progressé dans leur technologie. Après tout, ces gaz de schiste nous attendent depuis des millions d’années, ils ne s’envoleront pas dans la décennie à venir !

 

A suivre ...

 

Brigitte Grivet

 


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24 janvier 2011 1 24 /01 /janvier /2011 06:08

GASLAND : un reportage fait par Josh Fox.

 

Gasland-affiche-film.jpg

 

Josh Fox s’est intéressé à l’extraction de Gaz de Schiste le jour où son père a reçu dans le Delaware un courrier d’une société gazière lui proposant de lui louer son terrain pour y extraire du gaz de schiste.

 

Ne sachant pas de quoi il s’agissait, il s’est renseigné… et a fini par produire le film "Gasland".

 

Distinctions obtenues :

 

-         Premier prix au Sundance Festivalgasland_poster-sundance-festival.jpg

-         Inscription sur la liste des terroristes à surveiller par le FBI (Terror Watch List du Department of Homeland Security). Une reconnaissance comme une autre !

 

Autres résultats de ce travail :

Des puits d’extraction de Dimock (vous savez, là où l’eau prend feu à la sortie du robinet) ont été fermés.

 

L’Etat de New-York, après que ses sénateurs et députés aient tous visionnés le film, a décidé un moratoire sur l’extraction de gaz de schiste dans la zone de réserve d’eau potable de la ville de New-York, une eau qui arrive non filtrée chez les New-Yorkais.

 

Josh Fox, un empêcheur de forer en rond, donc, et un éveilleur de conscience qui a permis aux Québécois à la veille d’une extraction massive de gaz de schiste dans leur pays de commencer à poser des questions aux sociétés gazières et au gouvernement. Et la controverse ne fait que commencer là-bas.

 

 

Pour voir Gasland, sous-titré en français, cliquer sous cette image, une des plus célèbres du film

 

article_GasLand.jpg


  link  (Lien à gauche : mis en ligne par Yoann sur Agoravox, Gasland, fracturation hydraulique du 10 janvier)

 

Prenez le temps qu'il faut : le film dure plus d'une heure et demie, mais ça vaut le coup !

 

A bientôt pour d'autres petites nouvelles des gaz de schiste

 

Brigitte Grivet

 

Voir nos articles précédents : 1 - GAZ de SCHISTE : la ruée vers le Sud-Est ! (Provence – France)

3 – Gaz de Schiste : le cas particulier du « Permis de Brignoles »

4 – Gaz de schiste : La Provence ne doit devenir ni le Texas, ni la Pennsylvanie !

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 06:51

Le permis de Brignoles a été demandé par la société Schuepbach Energy, associée à Dale Resources.

 

Schuepbach a appris le métier, comme de nombreuses autres entreprises, grosses ou petites, sur le gisement de Barnett au Texas.

Voir : 3 – Gaz de Schiste : le cas particulier du « Permis de Brignoles »


Dale Resources exerce ses talents au Texas mais aussi en Pennsylvanie, en Ohio et probablement dans d’autres états des USA, pour son compte ou pour celui de Chesapeake Energy. Le tout et toujours dans une totale dérégulation, sans grand respect ni des riverains, ni de l’environnement !


  Ici le site de Dale, « spécialiste en développement urbain » dans le cadre de l’exploitation de gaz de schiste : http://www.dale-energy.com/index.html

  Ici le site de Chesapeake : http://www.chk.com/Pages/default.aspx


Comme le monde est petit, il faut également noter que Total a acquis 25 % de Chesapeake, histoire de rattraper son retard en technologie d’extraction de gaz de schiste (et se souvenir que Total est attributaire entre autres du « permis de Montélimar »)


Dans le nord du Texas, donc, le gisement de Barnett a attisé les convoitises et ce sont des milliards de m3 de gaz qui y sont extraits, y compris sous la ville de Fort Worth. Ces volumes énormes entraînent des déplacements de milliers de camions ; l’ensemble de l’activité gazière pollue plus que tout le trafic automobile de Fort Worth (725 000 habitants) selon l’étude faite par le professeur Al Armendariz en janvier 2009, de l’agence américaine de protection de l’environnement EPA.


1er problème donc !


Le second prêterait à rire s’il n’était tragique : en Pennsylvanie, à Dimock, un forage d’eau potable a explosé à cause du gaz extrait à 200 m de là. Et chez d’autres habitants de Dimock, il y a non pas de l’eau dans le gaz, mais du gaz dans l’eau. Et à de telles concentrations que l’on peut allumer l’eau à la sortie du robinet.  

 

Josh Fox nous le montre dans ces photos issues de son reportage "Gasland" qui est en train de faire le tour du monde

 

article GasLand

 

Eau-et-gaz.jpg

 

 

Enfin, rappelez-vous, pour extraire le gaz, il faut de l’eau sous pression (en grand volume, certains parlent de 1000 m3 pour le forage, puis de 7 à 15 000 m3 par « frack », sachant qu’un puits peut-être « fracké » ou fracturé jusqu’à 14 fois), additionnée de sable et d’additifs. Il se trouve que l’on retrouve également ces additifs dans l’eau du robinet… Mauvais plan…


Les additifs sont essentiellement fournis par Halliburton, inventeur de la méthode ; la recette est aussi protégée que celle du Coca-Cola, donc secrète. Suite à ces problèmes, des chercheurs indépendants ont analysé les produits fournis par Halliburton et utilisés sans mesure de précaution particulière par les entreprises exploitant les puits. L’un a conclu à la présence de 596 produits différents.


L’Institut National de la Santé Publique du Québec a dressé une première liste, encore incomplète mais à faire peur : le danger considéré est celui du cancer (mais on peut attraper d’autres maladies que le cancer …)

 

Produits-additifs-eau-p-22.jpg

Produits-additifs-eau-p-23.jpg

 

Produits-additifs-eau-p-24.jpg

 

Produits-additifs-eau-p-25.jpg

Produits-additifs-eau-p-26.jpg

 

Produits-additifs-eau-p-27.jpg

 

Produits-additifs-eau-p-28.jpg

 

Il y a quand même quelques composants qu’il serait inquiétant de retrouver dans sa carafe d’eau !

Poursuivons : en plus de ces additifs, remontent en surface et parfois dans l'eau du robinet des éléments qui nous arrivent du sous-sol lui-même 

 

Produits-additifs-eau-p-30.jpgProduits-additifs-eau-p-31.jpg

 

La conclusion de cette partie du rapport ne nous rassure pas beaucoup.


"Finalement, les composés utilisés lors des opérations de forage et de fracturation

hydraulique peuvent interagir entre eux et avec les composés libérés du sol, ou encore

réagir à la pression et à la température lors des opérations pour former de nouveaux

composés qui ne sont pas encore bien connus. Il en est de même des composés chimiques

formant les eaux usées. Les effets sur la santé de ces composés inconnus sont d’autant plus incertains."

 

Avant d'autoriser l'extraction de gaz de schiste en France, il serait donc opportun de s'assurer que les protocoles utilisés ne seront pas américains ou du moins pas ceux mis en oeuvre actuellement aux Etats-Unis et qu'une transparence totale sur les fameux "additifs" utilisés sera appliquée.

 

Est-ce un voeu pieux ? Espérons que non !

 

A bientôt, pour d'autres informations à propos de ces gaz de schiste...

 

Brigitte Grivet

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22 janvier 2011 6 22 /01 /janvier /2011 06:17

Le "permis de Brignoles a été déposé par la société Schuepbach Energy LLC,

 

pour une surface de 6785 km², soit une bonne partie du Var.

 

Voir la carte.

 

Demande-permis-de-Brignoles.jpg

 

Pour mieux resituer la zone concernée, de St Maximin à Grasse, voir : 1 - GAZ de SCHISTE : la ruée vers le Sud-Est ! (Provence – France)

 

Qui est Schuepbach Energy LLC ?
Une entreprise d’exploitation gazière fondée par M. Martin Schuepbach, de nationalité suisse, qui installé au Texas y a créé sa société : nous reprenons ici un extrait d’un interview de Martin Schuepbach à la revue du BIP ( Bureau Interprofessionnel du Pétrole)

 

 

Pourquoi s’intéresser au gaz de schiste français ?

Quel est le potentiel de ressources sur les permis

français de Nant et Villeneuve-de-Berg ? L’exploitation

du gaz de schiste ne risque-t-elle pas d’être

beaucoup plus difficile en Europe qu’aux Etats-Unis ?

Autant de questions auxquelles le fondateur de

Schuepbach Energy, Martin Schuepbach, a répondu

dans un entretien accordé au BIP.

L’extraordinaire essor du gaz de schiste aux Etats-Unis

fait rêver au développement de gisements similaires

ailleurs dans le monde. C’est dans cette optique que

Martin Schuepbach, fort d’une expérience de plus

de 30 ans dans l’amont pétrolier (entre autres chez

Exxon), a créé en 2007 une petite société d’exploration-

production à laquelle il a donné son nom.

 

« LES PRIX DU GAZ EN EUROPE DE L’OUEST

EN FONT UN MARCHÉ TRÈS INTÉRESSANT »

Bien que basée à Dallas, au Texas, Schuepbach Energy

entend utiliser pour l’essentiel hors des Etats-Unis les

technologies d’exploitation du gaz de schiste développées

sur le territoire américain. Avec pour atout d’avoir

pour partenaire sa compatriote Dale Resources, qui en

est actionnaire à hauteur de 20 % et a acquis la maîtrise

de ces technologies en exploitant entre autres le

fameux gisement texan de gaz de schistes Barnett.

Pour l’heure, c’est surtout en Europe de l’Ouest que

Schuepbach Energy a acquis des permis. Un retour aux

sources, en quelque sorte, pour son fondateur, né en

Suisse en 1944 mais parti vivre outre-Atlantique dès

le début des années 1970 après avoir obtenu un diplôme

de géologie à l’Ecole polytechnique fédérale de

Zurich.

 

DES SCHISTES DE QUALITÉ DANS L’HEXAGONE

La société d’exploration-production s’est donc penchée

sur plus de 30 gisements de schistes d’Europe de

l’Ouest et a déposé plusieurs demandes de permis, notamment,

comme on sait, en France. Car si l’on en croit Martin Schuepbach, la qualité des schistes est particulièrement

bonne dans l’Hexagone.

En début d’année, Schuepbach Energy y a obtenu deux

permis, ceux de Nant (Aveyron) et Villeneuve-de-Berg

(Ardèche - CF. BIP DES 9.02 ET 31.03). Elle devrait y

détenir une participation de 60 % contre 20 % pour sa

partenaire Dale et 20 % pour GDF Suez.Mais l’entrée

du groupe français et de Dale dans le projet devrait

encore prendre « quelques mois », a précisé Martin

Schuepbach.

Sur Villeneuve-de-Berg, la société texane prévoit d’investir

environ 1 million d’euros la première année, afin

d’étudier les données existantes et de réaliser de nouvelles

études sismiques.

Elle forera ensuite deux puits au cours de chacune des

deux années suivantes, ces quatre forages représentant

un montant total de 38 millions d’euros.

Rappelons que Schuepbach Energy a fait une demande

sur deux autres permis français : Brignoles (Provence-

Alpes-Côte d’Azur) et Lyon-Annecy.

 

Sur le site Swissinfo.ch, voici ce que l’on peut lire, en date du 5 janvier 2010 :

 

swissinfo.ch: Et voilà maintenant que vous revenez au pays pour y faire de la prospection de gaz de schiste

M.S.: Et j’en suis ravi, d’autant que j’ai passé une année à Fribourg autrefois et cela fait du bien de revenir dans cette région. Nous sommes en train d’analyser les

données récoltées dans une région qui s’étend de la Gruyère au canton de Vaud.

Un forage coûte très cher et nous devons poursuivre nos analyses avant demander une concession d’exploitation et, si nous décidons de forer, ce ne sera pas avant

2011. Nous sommes donc encore en phase de prospection. Il est impossible d’évaluer nos chances de succès, mais si nous sommes là, c’est que nous y croyons.

Il est vital pour l’Europe de trouver des sources d’approvisionnement plus fiables, sur le plan politique et de la sécurité, c’est à-dire plus indépendante de la Russie

et de l’Asie centrale.

 

swissinfo.ch: On sait qu’il faut trouver des sources d’énergie nouvelle et plus propre. Or le gaz naturel est, comme le pétrole, une énergie fossile?

M.S.: Je le considère comme une énergie de transition entre le pétrole et ce qui sera utilisé dans le futur. C’est pourquoi j’ai orienté mon travail sur le gaz de

schiste. Les Etats-Unis disposent d’importants gisements offrant des réserves pour une centaine d’années au moins.

Nous avons un site d’exploitation dans l’Etat de New York ainsi qu’en Uruguay. Et nous avons aussi commencé à prospecter en Europe, qui est très (trop) dépendante de la Russie en matière d’approvisionnement. A part Fribourg, nous travaillons aussi au Danemark, en France et en Espagne.

 

  M. Martin Schuepbach s'est donc "entraîné" à Barnett au Texas, la Mecque du gaz de schiste ! (1er article)

 

Oui, mais ...

 

Suite à venir

 

Par ailleurs, notons que ce permis "de Brignoles" semble long à arriver. Y aurait-il conflit d'intérêt avec l'armée sur le site de Canjuers ? La Grande Muette ne le serait-elle  pas tant ?

 

Brigitte Grivet

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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 06:58

 Le Gaz de Schiste, même à Lorgues : pourquoi maintenant ?

 

En effet, le Gaz de Schiste est connu depuis longtemps mais oublié car non exploité

 

"Au commencement était le gaz de schiste

Cela pourrait paraître contradictoire avec tout ce que nous

avons dit précédemment : dès 1821, à Fredonia, dans l’Etat de

New York, Etats-Unis, William Hart effectua un forage sur

moins de dix mètres sous la surface terrestre dans une couche

de schiste argileux, qui fournit suffisamment de gaz naturel

pour éclairer magasins et commerces. La Fredonia Light

Company, fondée en 1858 pour exploiter ce gaz naturel, fut

la première entreprise de gaz naturel des Etats-Unis, et

peut-être même du monde entier ! Le charbon ayant ensuite

été disponible en quantité suffisante pour la production de

gaz de ville – décentralisée, indépendamment des gisements

découverts par hasard à cette époque – le gaz de schiste ne

fut plus au goût du jour. Les gisements de gaz naturel conventionnel

découverts par la suite, quant à eux, furent plus

faciles à exploiter."

 

(selon Association Suisse de l’Industrie Gazière – ASIG)

   

L’exploitation, hormis quelques cas particuliers, n’était pas possible par manque de technologie appropriée ou bien alors très coûteuse.

 

Le Shale Gas aux USA :

 

Les USA, gros producteur de pétrole à une époque, sont extrêmement soucieux d’assurer leur approvisionnement en hydrocarbure (fut-ce au pris d’une guerre en Irak …) et c’est tout naturellement là qu’a débuté l’exploitation de réserves de Gaz de Schiste.

 

La hausse du prix du pétrole (importé pour une bonne part maintenant) et l’arrivée de nouvelles technologies ont rendu la chose possible.

 

La technique d’extraction : le principe

 

Comme indiqué dans notre article précédent, elle combine :

 

-         Les forages horizontaux en profondeur (à partir d’un forage vertical ensuite coudé)

-         La fracturation de la roche.

 

 

Pour extraire le gaz :

 

Il faut donc réaliser un forage horizontal, puis fracturer la roche avec des explosifs (fracking) et / ou un mélange d’eau et de sable (ou billes de sable ?) plus des additifs sous haute pression pour fracturer la roche et permettre la récupération du gaz.

 

Voir le schéma ci-dessous, très explicite :

 

Gas shale extraction

 

  A droite, extraction de gaz conventionnel, à gauche, extraction de gaz de schiste.

  Les longueurs des forages se calculent en mètres en Europe et peuvent atteindre quels milliers de mètres. En Amérique du Nord, on parle en pieds (feet).

(Conversion rapide : 1 mètre = 3,28 ft - 1 ft = 0,30 m)

 

  Voir le schéma ci-dessous extrait de IFP Energies Nouvelles.

 

IFP schema-forage-horizontal

 

L’extraction : la réalité

 

Si le schéma est simple, la réalité est un peu plus complexe : il faut faire des routes pour parvenir aux points de pompages, des plateformes de stockage de l’eau et du sable à injecter dans les forages, des réservoirs des eaux usées et polluées qui remontent en surface avec le gaz etc…

 

marcellus hydraulic graphic 090514


Il y a donc une grosse infrastructure à mettre en place, occasionnant par là-même des gênes pour les riverains dont il faut tenir compte.

 

La suite, bientôt ...

 

Brigitte Grivet

 

Autres articles : 1 - GAZ de SCHISTE : la ruée vers le Sud-Est ! (Provence – France)

3 – Gaz de Schiste : le cas particulier du « Permis de Brignoles »

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 06:33

Du gaz sous nos pieds, peut-être même à Lorgues !

 

Le Sud-Est de la France serait riche de gaz de schiste (shale gas en anglais), si l’on en croit les cartes que nous avons pu trouver montrant l’avenir prédit par les institutions et compagnies pétrolières qui semblent bien y croire.

 

Une carte issue de European Energy Review, journal qui lui-même tient cette carte de la société Schlumberger : les principaux gisements supposés en Europe.

 

Carte-1-E-E-R--schlumberger-.jpg

 

Concernant la France : en 1er lieu, la légende des cartes, puis :

 

00-Legende-Permis-Hydrocarbures-France.jpg

Une première carte : les permis d’exploration minière délivrés en France en 2007. Il y en a peu !

 

01-Carte-Permis-Hydrocarbures-01-01-07.jpg

 

Une deuxième carte montrant les divers permis délivrés ou en attente au 1er janvier 2009. Un peu plus !

 

02-Carte-Permis-Hydrocarbures-01-01-09.jpg

Une troisième carte : les permis délivrés à jour au 1er janvier 2010 : encore plus ! La machine s’emballerait-elle ?

 

03 Carte Permis Hydrocarbures 01 01 10


Une quatrième carte : la même mise à jour au 1er juillet 2010. Des permis d'exploration toujours plus nombreux et toujours plus près !

 

04 Carte Permis Hydrocarbures 01 07 10

 

Sur la 5ème carte : le détail du Sud-Est de la France.

 

05 Carte Permis Hydrocarbures Sud-Est France 01 07 10

Nous attendons avec impatience la carte à jour au 1er janvier 2011, car il n’est pas exclu que le « permis de Brignoles » demandé par la société Schueppbach ait été traité et accordé.

Pour le permis de Brignoles, voir : 3 – Gaz de Schiste : le cas particulier du « Permis de Brignoles »

 

C’est en tout cas, ce que ladite entreprise espérait début 2010 (tiré d’un article du BIP – Bulletin de l’Industrie Pétrolière – du 3 mai 2010)

« Rappelons que Schuepbach Energy a fait une demande

sur deux autres permis français : Brignoles (Provence-

Alpes-Côte d’Azur) et Lyon-Annecy. Sur Brignoles, le

délai de 90 jours dont disposait toute autre compagnie

pour déposer une offre devait se terminer fin avril.

 

« Si aucune autre société ne se manifeste, il faudra encore

quelques mois avant que le permis ne nous soit octroyé.

Nous espérons nous le voir attribuer avant la fin

de l’année », a indiqué Martin Schuepbach quelques

jours avant la fin de la période de 90 jours.

 

Quoiqu’il en soit, la petite zone initiale semble s’être bien agrandie, ce qui correspondrait à l’affirmation de M. Eric Delhaye dans une étude de 2010 (à voir sur le site de Cap21*) que


« Le potentiel français en matière de gaz non conventionnel se concentre dans le sud-est dans un triangle formé par Valence, Montpellier et Nice, particulièrement en Ardèche, dans la Drôme et les Hautes-Alpes.

Et potentiellement dans le Bassin parisien et en Aquitaine. »

(*Cap 21 : mouvement de Corine Lepage)

 

et confirmée par M. Roland Vially, géologue à l’IFP* Energies Nouvelles, en janvier 2011 :  « L'exploration des shale gas n'a commencé que récemment en Europe mais elle suscite beaucoup d'intérêt de la part des compagnies pétrolières. Les bassins les plus intéressants sont situés en Europe du Nord et de l'Est et plus au sud, notamment en France dans le bassin du sud est »

 (*IFP = Institut Français du Pétrole)

 

Nous n’avons malheureusement pas pour le moment de carte plus détaillée concernant notre région, bien qu’ayant fait une demande en ce sens à l’IFP et au BRGM (Bureau de la Recherche Géologique et Minière).

 

Qu’est-ce donc que le Gaz de Schiste ou Shale Gas ?

 

Il s’agit d’un gaz dit « non-conventionnel », par opposition au gaz naturel ou au gaz de pétrole liquéfié. Il est obtenu, non par un forage simple dans une poche « réservoir » (gisement) étanche, mais par des forages multiples dans des roches sédimentaires et argileuses compactes suivis de la fracturation hydraulique (fracking ou hydro-fracking) de ces roches compactes qui contiennent le précieux gaz.

 

Quel est l’intérêt de ce gaz de schiste ?

 

Son exploitation permettrait de pallier les insuffisances prévisibles d’hydrocarbures (le pic pétrolier n’est plus très loin, s’il n’est même pas déjà là) et aux pays producteurs de ce fameux gaz de recouvrer une certaine autonomie énergétique.

 

La suite dans un prochain article …

 


Brigitte Grivet

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