Descriptions des travaux à venir dans le cadre du permis de Brignoles
Nous excluerons tout accident (fort possible) pour ne reprendre que ce qui se passerait dans le cadre normal
d'exploration par Schuepbach ; les descriptions sont issues de la notice d'impact déposée par la société Schuepbach Energy avec sa demande de permis d'exploration/recherche de gaz de schiste au
moyen de fracturation hydraulique (moyen clairement rappelé dans une lettre de confirmation à voir dans article précédent : Le permis de Brignoles : incompréhensible ... )
Tout d'abord, un petit rappel de la zone concernée : 4 départements touchés, plus de 200 communes incluses, 6285 km²
en tout !!!
Concernant le déroulement des opérations, sur un plan très concret, voici ce qui nous attend si la demande
de permis, toujours à l'étude, devait finalement être acceptée. Nous n'inventons ou n'extrapolons rien. Tout a été décrit par Schuepbach Energy. (Nos
commentaires seront en italiques)
1 - Exploration gazière et sécurité nationale :
Ouf ! On préfère qu'ils soient informés !
2 - Phase de prospection :
Bonjour la circulation ...
Zone montagne ou de plaine
? Explosifs ou camions vibreurs ? On ne sait quoi préférer !
3 -
Forages
Ah ! La géoscience, pythie des temps modernes ! C'est elle qui décidera de notre avenir...
10 000 à
25 000 m² par forage. Pas la mer à boire ... A peu près la taille d'une exploitation maraîchère dans nos contrées. Ca tombe bien. Marre des ratatouilles, des salades de tomates ou des fraises au
sucre !
Et dire
qu'en zone agricole, on bataille pour un local de 20 m² et qu'en zone Natura 2000 ou dans un Parc Naturel Régional, c'est un niet catégorique... Vive le code minier
!
50 camions
par jour ! Pendant 2 x 10 jours ! Belle animation !
40 m de
haut, illuminé jour et nuit : mieux qu'un arbre de Noël et ça dure plus longtemps !
Et oui,
l'eau, c'est la vie et l'eau polluée, c'est la mort ! Faut faire attention... Un petit bémol : aux USA, on s'est rendu compte que la gaine en ciment se fissurait souvent. Forcément, avec la
fracturation des roches, on fracture aussi parfois le ciment. En plus, on a même constaté que les liquides remontants attaquaient l'acier. Trop corrosifs aux USA le sous-sol, ses éléments et les
liquides injectés ? Et chez nous ? No problem ... on a sûrement un sous-sol d'exception. On ne le sait pas encore mais on va bientôt le découvrir...
Ce sera
sympa cette vie diurne et nocturne ! Le tout sous le lampadaire de 40 m de haut. L'occas' d'aller faire des fêtes parce que pour ce qui est de dormir ... mieux vaut
oublier...
Bon,
l'évacuation des liquides par des camions, c'est toujours de l'animation à venir. Mais brûler le gaz qui sort ? Pas dommage ? Enfin, ça mettra une ambiance odorante en plus. Et une belle torchère
la nuit, ça vaut tous les feux d'artifice ... Evidemment, j'en connais déjà qui vont râler aux bouts de quelques jours. C'est vrai que le "non-stop" ça peut lasser
!
Ceci posé, il serait prudent de préparer son appareil photo : une torchère, en été, en Provence, avec un chouilla de vent, ça peut être intéressant ! La carrière de pyromane
a du plomb dans l'aile ...
Chouette ! C'est plus 40 m, c'est 55 m de haut. Toujours plus haut, toujours plus fort !!!
Bon,
pour le béton, d'accord. Ca évite d'avoir à desherber et ça fera une belle piste de danse champêtre par la suite. Ceci dit, il ne faudrait quand même pas qu'il y en ait trop parcequ'on n'aura
jamais le temps d'aller danser partout ...
Mais le film plastique, attention ! Si Schuepbach ne connaît pas nos sangliers et si les grillages autour du site sont un peu faibles, il y a des risques de trous dans la
bâche ! Et s'il pleut un peu comme ça arrive chez nous, du style 15 juin 2010, hop, toutes les boues, les produits toxiques et tout et tout, à la rivière !
Evidemment, si ça se passe à Grasse (également dans la zone du permis), les "nez" des parfumeurs vont ... se boucher le nez. Si ça se passe ailleurs, ma foi, on tournera la
tête et on attendra le mistral !
Et si d'aventure, on gagne une torchère, on inaugurera les nuits Odeur et Lumière, du genre, l'office de tourisme de ... vous convie à une soirée
exceptionnelle...
Toujours pour les offices de tourisme : il faut prendre des musiciens en résidence. Des musiciens spécialisés en musique concrète. Avec les "bling", "ding" , "bing", "dong"
ou autres "boum" en pleine nuit, ils devraient au moins pouvoir nous créer la "Symphonie du Forage du XXIème siècle" ou bien "Gaz de schiste en bing majeur et métallique". Pour les autres
citoyens, riverains ou vacanciers, pas spécialisés en musique concrète et/ ou disharmonique, prévoir des boules quies. Le budget ne doit pas être énorme... Peut-être qu'à ce prix, les touristes
resteront...
Excellent ! On comprend mieux la récente prise de position d'Arnaud Montebourg, Ministre de l'Emploi à n'Importe
quel Prix, auparavant opposé aux gaz de schiste, disant maintenant "les gaz de schiste, il faut voir" parceque des usines de retraitement spécialisées, on n'en a pas.
Donc, si nous ajoutons l'investissement nécessaire (50 millions d'Euros ? à la charge des collectivités locales,
donc tout bénéf' pour l'état) et les 3 CDI qui iront avec, on améliore grandement le côté plus des créations de richesse. Evidemment, si on fait la balance avec les pertes d'emplois en
agriculture et en tourisme, pas sûr qu'on soit gagnant. Mais ces emplois perdus, on les mettra sur le compte de la crise, donc statistiquement, le ministre aura fait du bon travail. Pour du
développement, ça, c'est du développement. Ni durable, ni rentable, mais du développpement quand même ...
Oui, et
alors... Quel type de boue allez-vous utiliser, M. Schuepbach ? On aimerait bien savoir, nous, parce que l'eau qui est sous nos pieds, c'est celle qu'on boit à 95 % dans la zone de votre permis.
Et on n'en a pas d'autre...
Et si jamais il y avait contamination, pas uniquement par les puits, mais par les fissures existantes (et aussi nombreuses que mal connues) ou par les fissures que vous
allez faire, qu'est-ce qu'on deviendra ? Si une "migration de fluides indésirables" signifie "pollution des eaux potables" comme nous le comprenons, vous ne serez plus le bienvenu dans la région,
ce qui serait un moindre mal vous concernant, mais un mal dramatique pour nous !
Ah la la ! Il faut attendre la page 38 pour comprendre ! En fait, les animaux qui n'ont ni maison, ni enfants à
l'école, ni boulot, ni jardin à arroser, ni grand-mère à proximité vont se tirer à l'inverse de ce que peuvent faire leurs cousins bipèdes perclus d'emprunts, d'horaires et d'obligations en tous
genres.
Et si on évitait tout ça ? Si vous ne veniez pas, M. Schuepbach ?
Pour ceux qui souhaitent vérifier nos dires et se faire leur propre idée sur la chose, voir
la notice d'impact en totalité sur le site du BEPH : lien ici
Et pour ceux qui n'aiment pas lire (quoique, s'ils sont arrivés jusqu'ici...), un reportage vidéo
de Radio-Canada chez des riverains de forages "gaz de schiste", en français québécois dans le texte ...lien : http://www.youtube.com/watch?v=h1UtegDQ4AE&feature=share
Brigitte Grivet