Premières Primaires du PS, les 9 et 16 octobre 2011
La chose est nouvelle en France et nous étonne encore :
Un grand parti à la tête de 20 régions sur 25 et en position de gouverner le pays a décidé d’ouvrir ses urnes pour que le choix de son candidat à l’élection présidentielle ne soit pas le seul fait des adhérents du parti mais puisse être celui de tous les électeurs qui le souhaitent (et se reconnaissent dans les valeurs de la gauche et de la République ; voir plus bas).
Cette situation tranche avec ce qui se fait ailleurs où les candidats sont choisis à l’intérieur du parti après un vote (Europe-Ecologie Les Verts, le Front de Gauche) ou sur une base plus dynastique (le Front National, mais avec un vote quand même) ou suite à la désignation par reconduction tacite du président sortant sans discussion possible (l’UMP).
L’UMP sera donc probablement, en 2012, le seul parti significatif de France où l’on n’aura pas voté pour désigner le candidat.
Le vote initial ouvert à tous est habituel aux USA ; le vote est ensuite pondéré état par état en fonction du poids électoral de chaque état et le candidat est désigné par de « grands électeurs ».
Ici, pour le Parti Socialiste, ce sera un vote à 2 tours si aucun « candidat à la candidature » ne regroupe plus de 50 % des voix dès le 1er tour. Un mode de désignation sur le modèle des élections présidentielles. Simple et facilement compréhensible par tous.
Quel est l’intérêt pour un parti d’organiser ce genre de primaires et pour un citoyen de les observer et même d’y participer?
- - Peut-être de sortir de la guerre des clans et des luttes d’influence (très communes dans l’ensemble des partis français) et obliger chaque candidat à exprimer clairement ses idées en comptant moins sur des soutiens d’appareil que sur sa force de conviction des électeurs (une bonne répétition générale pour la suite …)
- - Avoir un candidat qui a reçu l’assentiment d’une bonne partie de la population ce qui lui conférera une bonne légitimité au moment de l’élection présidentielle
- - Ou alors créer un sentiment d’attachement au parti dont on aura par sa participation contribué à désigner le candidat
- - Ou encore, pour l’électeur, contribuer à désigner un candidat que l’on pense capable de gouverner correctement le pays au cas où le candidat de son propre parti ne devait pas être élu à l’élection présidentielle si l’on est sympathisant d’un autre parti ; une façon de « limiter les dégâts » en quelque sorte.
Toutes ces raisons sont recevables et légitimes, tant du point de vue du parti organisateur que des participants et, finalement, contribuent à développer une certaine transparence et une certaine démocratie.
L’UMP avait paraît-il inscrit les primaires dans ses projets mais ce parti semble avoir bien du mal à appliquer ses propres textes et résolutions ( à moins que le candidat auto-proclamé craigne de ne pas passer ce genre de 1er tour ?)
Quoiqu’il en soit, l’expérience est intéressante.
Côté pratique :
Les primaires du PS se dérouleront les 9 et 16 octobre 2011 sur tout le territoire national, dans au moins tous les cantons (9500 bureaux de vote prévus pour les 36000 communes) . Il suffira pour y participer d’être inscrit sur les listes électorales, de présenter une pièce d’identité et de verser 1 €uro (ou plus, pour contribution aux frais d’organisation).
Il sera aussi demandé de signer la feuille d’émargement valant reconnaissance dans les valeurs de la gauche : “Je me reconnais dans les valeurs de la gauche et de la république, dans le projet d’une société de liberté, d’égalité, de fraternité, de laïcité, de justice et de progrès solidaire.”
A Lorgues, le bureau de vote prévu est le Cantoun, près de la poste. Ouverture du bureau : de 9.00 à 19.00.
Question subsidiaire : Combien de personnes vont aller voter à ces primaires ? Peut-être peu cette première fois ; il faut le temps de s’habituer à cette nouvelle façon de faire mais il sera intéressant d’observer la chose de près !
En tout cas, si le second tour des élections présidentielles, comme c’est probable, doit être un choix entre le candidat UMP (Nicolas Sarkozy très vraisemblablement) et le candidat PS, il sera difficile aux anti-UMP de maugréer en disant que le candidat PS n’est pas le bon s’ils n’ont pas pris la peine de participer à sa désignation
Raskazé Vorony