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6 avril 2011 3 06 /04 /avril /2011 08:59

Avant le débat du 29 mars 2011 à l'Assemblée Nationale sur les Gaz de Schiste,

 

Les députés ont reçu le courrier ci-après des entreprises pétrolières et gazières, par le truchement de "L'Amicale des Française des Foreurs" ...

 

On croirait un "copier-coller" des arguments de l'industrie américaine dont nous avons déjà exposé quelques uns des arguments (Voir : 10- Gaz de schiste : les arguments des entreprises aux USA, au Canada et en France )

 

 

GAZ ET PÉTROLES DE SCHISTES : LETTRE OUVERTE AUX DÉPUTÉS

Dimanche, 27 Mars 2011 Administrateur

 

L'Amicale a adressé ce jour la lettre suivante à tous les députés, en vue du débat qui doit avoir lieu à l'Assemblée nationale le 29 mars 2011.

 

Monsieur le Député,

Nous avons pris connaissance du débat en séance publique qui aura lieu à l'Assemblée nationale le 29 mars prochain sur les gaz et pétroles de schistes. 


L'Amicale des Foreurs et des Métiers du Pétrole (www.foreurs.net) mène depuis plusieurs semaines une campagne pour lutter contre la désinformation actuelle sur ces sources d'énergie et sur leur technique d'extraction, dite de "fracturation hydraulique", qui est visiblement totalement méconnue en France.


Les opposants à la recherche des gaz et pétroles de schistes se réfèrent généralement au documentaire « GasLand » de M. Josh Fox, diffusé par la chaîne américaine HBO, fort bien fait mais malheureusement truffé de contre-vérités : nous joignons à ce courrier la traduction d’une analyse critique de ce documentaire dont l’original en anglais se trouve à l’adresse suivante : http://www.energyindepth.org/2010/06/debunking-gasland/. Ce texte montre que la profession pétrolière a d’excellents arguments à opposer à M. Fox.


Face aux erreurs et contre-vérités diffusées sur internet et dans les médias, il nous semble important de rétablir un certain nombre de faits :

1. La controverse actuelle, encouragée par les associations écologiques et favorisée par le contexte électoral, met en danger l'ensemble de l'industrie pétrolière et gazière, y compris les sociétés du parapétrolier, et contribue à  propager des clichés sur une industrie parfaitement soucieuse du respect de l’environnement.
Par ailleurs, il est certain que, si ces ressources venaient à être exploitées, de nombreux emplois pourraient être créés.


2. Cette controverse ignore surtout les avantages des gaz et pétroles de schistes, qui pourraient significativement réduire la dépendance aux importations de la France et renforcer sa sécurité énergétique.


3. Aucune campagne d'exploitation de ces gisements n'est envisagée à l'heure actuelle : seules des campagnes d'exploration sont en projet, afin d'évaluer le potentiel économique des roches-mères. Il n’est pas prévu de procéder à des fracturations hydrauliques lors de cette première phase. Il n’y a donc pas lieu de décider la suspension des travaux à un stade aussi préliminaire de l’évaluation du potentiel du sous-sol français.


4. Les accidents qui ont pu avoir lieu aux Etats-Unis ou au Canada sont, presque toujours, liés à une mauvaise cimentation des cuvelages dans les puits, et non à la technique de fracturation qui est mise en œuvre à des profondeurs trop importantes pour avoir un quelconque impact sur les nappes aquifères d’eau douce.

Il faut bien comprendre que les compagnies pétrolières ne peuvent se permettre de voir les fractures atteindre les nappes aquifères, qu’elles soient salées profondes ou douces de surface, sous peine de voir les puits ne produire que de l’eau au lieu des hydrocarbures attendus. Cet argument montre que l’intérêt légitime des populations et celui des pétroliers se rejoignent pour contrôler le développement des fractures dans les puits, de façon à protéger tous les aquifères.


5. La technique de fracturation hydraulique n’est pas nouvelle. Il y a plus de 50 ans qu’elle est mise en œuvre de manière parfaitement maîtrisée dans les puits pétroliers. Et cela partout dans le monde.

6. L'idée d'adapter la réglementation à cette nouvelle technique nous paraît tout à fait normale : la règlementation doit évoluer de façon que la recherche et l’exploitation d’hydrocarbures non conventionnels soient réalisées dans le plus grand respect de l’environnement.

En conséquence, nous avons l’honneur, Monsieur le Député, de solliciter votre intervention, au cours de ce débat, pour veiller à ce que le dossier des gaz et pétroles de schistes soit instruit à décharge autant qu’à charge.

Veuillez agréer, Monsieur le Député, nos respectueuses salutations.


Le Président                                                                  
Jacques Sallibartant

Le Vice-président                                                            
Jean-Claude Rémondet

 

Les arguments ne nous étonnent pas, nous les connaissons bien  :


1- Chantage à l'emploi : quelques emplois seront créés, mais combien détruits en agriculture, en tourisme... ?


2- Indépendance énergétique : pourquoi laisser des entreprises étrangères déposer les permis et engranger les dividendes ou les royalties ? Voir : 28 – Gaz de schiste : Questions à Monsieur Borloo

 

3- Pas de fracturation hydraulique lors de l'exploration : pourquoi la plaquette de présentation de GDF-Suez montre-t-elle le contraire ? Voir : 9 – Gaz de Schiste : L’exploration aussi risquée que l’exploitation ! Même en France …

 

4- Pollution des eaux  uniquement à cause des défauts des cuvelages dans les puits : comment des cuvelages en ciment peuvent-ils résister longtemps à des pressions de 600 bars ? Un bon cuvelage peut-il empêcher une pollution par les failles, fentes ou fissures dues à la fracturation elle-même ? Voir : 11 – Gaz de Schiste : hypothèse inquiétante sur le mode de pollution des eaux

 

5- La fracturation hydraulique n'est pas nouvelle : ce qui est nouveau, c'est effectivement l'adjonction de produits chimiques dans le process sous des pressions énormes (600 bars). Et ce qui est nouveau aussi, ce sont les accidents constatés aux USA et au Canada.


6- Nouvelle règlementation : Il faudra aussi qu'elle s'applique aux permis déjà déposés.

 

Et rappelons que dans aucune de ces réponses nous ne faisons référence à ce fameux Gasland qui inquiète tant la profession !

Nous nous basons donc sur des études "sérieuses"...

 

Pour faire bonne mesure, une "critique" du film Gasland a été jointe par la profession à l'envoi. Voir ce que nous en pensons  : 32 bis : La critique de GASLAND par les entreprises françaises

 

Brigitte Grivet

 

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 21:19

Jean-Louis Borloo a signé des permis, mais "à l'insu de son plein gré" semble-t-il :

 

Voir le communiqué de l'AFP de ce soir :

Gaz de schiste: interdire l'exploitation

AFP
04/04/2011 | Mise à jour : 17:48

L'ancien ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo a annoncé lundi avoir déposé une proposition de loi à l'Assemblée nationale pour "donner à l'Etat les moyens d'interdire la recherche et l'exploitation immédiates" des gaz et huiles de schiste.

M. Borloo était ministre de l'Ecologie et de l'Energie quand ont été accordés, en 2010, trois permis d'exploration pour le gaz de schiste qui suscitent une forte mobilisation dans le sud de la France.

"Le droit ne donne toujours pas à l'Etat et au public les moyens de s'informer et de s'opposer efficacement à des projets susceptibles de s'avérer dangereux", indique le communiqué de M. Borloo, désormais député (app. UMP) du Nord après le remaniement ministériel en novembre.

"S'il existe des lois spécifiques pour l'eau ou l'air, tel n'est pas le cas pour nos sols et sous-sols. C'est ainsi qu'en 2010, et d'ailleurs jusqu'à ce jour, l'Etat ne peut que difficilement s'opposer à des demandes de permis de recherche, et in fine d'exploitation", affirme ce texte.

M. Borloo précise avoir déposé "une proposition de loi tendant à donner à l'Etat les moyens de mieux protéger nos sols et sous-sols et d'interdire la recherche et l'exploitation immédiates d'hydrocarbures non conventionnels".

La semaine dernière, le groupe PS et le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, avaient déjà déposé des propositions de loi dans le même sens.

 

Les explications sont un peu minces !!!

Est-ce une posture électoraliste destinée à faire pièce au projet de loi UMP de Christian Jacob ? Une façon de se préserver une porte de sortie pour une éventuelle candidature à l'élection présidentielle ?

Ou a-t-il pris conscience de l'énormité de la bêtise qu'il avait faite ?

 

Dans ce cas, pourquoi ne pas proposer aussi une réforme, ô combien nécessaire, du code minier ?

Et pourquoi ne pas aussi demander l'abrogation des arrêtés sur les fournisseurs de gaz ? (voir : 28 – Gaz de schiste : Questions à Monsieur Borloo )

 

En tout cas, ne boudons pas notre plaisir en attendant de connaître le texte exact de sa proposition de loi ! Mais méfions-nous quand même des termes "interdire la recherche et l'exploitation immédiates d'hydrocarbures non conventionnels". Le mot "immédiates" nous laisse songeurs ... L'art et la manière de préserver la chèvre et le chou !

 

Une chose est sûre, la mobilisation citoyenne fait bouger les lignes ! Mais restons vigilants...

 

Brigitte Grivet

 

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 00:01

Gasland, ce n’est pas qu’en Amérique ! En Europe aussi…

 

En Allemagne

 

Ca y est, c’est fait !!! En Allemagne : à Söhlingen, en Niedersachsen (Basse Saxe).
Victimes : un étang et ses poissons, des arbres et des riverains qui respirent mal, avec des sensations d’étouffement.
Normal, eaux, air et sols sont pollués de Benzène, Toluène, Ethylbenzène et Xylène (BTEX)

 

Deux riverains, inquiets, se sont fait faire des prises de sang : benzène, toluène, mercure sont bien là …

 

La société qui fore chez eux (EXXON-MOBIL, excusez du peu !!!) et qui se doit de respecter les normes européennes, ou au minimum allemandes, pollue donc abondamment sur le lieu de forage mais de plus transporte son gaz dans des canalisations en plastique qui tout au long des km de tubage polluent les terres ; elles sont poreuses et laissent passer ces fameux BTEX.

 

Benzol-in-Boden.jpg

 

Des forages d’eaux relativement superficielles contiennent jusqu’à 155.000 microgrammes de benzène / litre. (Rappel : en France la norme de potabilité de l’eau est de 1 microgramme / litre au maximum !)

 

Et comme dans le Gasland  américain, on retrouve le porte-parole de l’entreprise qui ne pense pas être responsable et le représentant de l’Etat qui pense qu’il faut faire des recherches plus approfondies pour avoir des certitudes…

 

Voir le reportage de la télévision allemande :

http://www.ndr.de/fernsehen/sendungen/markt/media/markt5871.html 

 

 

Alors ? Madame Nathalie Kosciusco-Morizet nous soutiendra-t-elle qu’en France on fera mieux qu’en Allemagne après nous avoir assuré qu'on ferait mieux qu'aux USA pour l'extraction de gaz de schiste ? Sera-t-elle ce représentant de l’Etat qui cherche à ne pas chagriner les entreprises ?

 

Brigitte Grivet


 

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 11:30

Laurent Nurit accompagnait son député de Lozère, Pierre Morel à l’Huissier, qui était entendu par la mission d’information à l’Assemblée Nationale sur les gaz de schiste.

 

Cette mission est co-présidée par François-Michel Gonnot (UMP) et par Philippe Martin (PS). Elle doit rendre son avis le 8 juin 2011.

 

M. Morel à l’Huissier avait demandé à Laurent Nurit de l’accompagner, du fait de sa grande connaissance du dossier « Gaz de schiste »

 

1ère déception : l’un des 2 co-présidents, Philippe Martin, n’était pas là

 

2ème déception : Laurent a eu le sentiment que l’opinion de M. Gonnot était déjà faite, impression corroborée par l’intervention de ce même M. Gonnot la veille à l’Assemblée Nationale lors du 1er débat sur les gaz et huiles de schiste.

 

(Voir la vidéo de son intervention).

Pour le reste, lire ci-dessous les impressions de Laurent à la sortie de l’audition de M. Morel à l’Huissier qu’il accompagnait

 

Compte rendu de l'audition du 30 Mars par la mission d'information de l'assemblée nationale

Chers amis facebook du collectif, me voilà enfin de retour de la capitale avec un peu de recul et de réflexion pour pouvoir vous faire un compte-rendu de la fameuse audition.

Je ferai un compte rendu plus en détail sur le fond, mais j'ai pour cela besoin d'un peu plus de temps. Mais vu l'aide que vous m'avez apportée, je veux malgré la fatigue et l'heure tardive vous raconter l'essentiel en vous parlant de la forme. Car cette mission et non commission comme je le croyais est une mascarade de plus.

La preuve avec la vidéo qui va suivre sur le mur. Non, non, vous faîtes erreur ce n'est pas le président de l'amical des foreurs qui est à la parole à l'Assemblée Nationale mais bel et bien un député. Un député UMP, Monsieur François-Michel Gonnot.
La mascarade réside dans le fait que ce Monsieur est à la tête de la mission à laquelle je me suis rendue. Il la co-préside avec un certain député PS Monsieur Martin que je n'ai pas eu la chance de croiser puisqu'il avait préféré rentrer dans le Gers plutôt que d'assurer la co-présidence de la mission qui lui a été confiée. Autant vous dire tout de suite que ledit Monsieur GONNOT tout seul, de la même manière qu'il n'était pas très réceptif aux arguments de ces collègues députés lors du débat, n'en avait rien à foutre de ce que pouvait lui dire un simple citoyen.

Je suis sorti, j'avais envie de pleurer. J'avais envie de pleurer d'avoir été aussi naïf, de croire une seconde en cette mission, et de surtout vous avoir entraînés dans ce piège avec moi. Envie de pleurer parce que je me rends compte que tout ce moratoire, ces missions ne sont que des manipulations de plus du gouvernement et des pétroliers. D'autant que la deuxième mission celle des "experts" a été confiée aux mêmes qui ont donné un avis favorable lors de la délivrance des permis.

Mais la tristesse passée, la déception évacuée, je me rends maintenant compte qu'il ne pouvait en être autrement. Je n'ai plus le moindre doute : ces moratoires sont bidons de A à Z. Après l'abattement, il est temps de réagir, je commence à le faire avec ce compte rendu.

La France est prise au piège car si (à notre grande joie) les permis sont annulés, l'incompétence et/ou la corruption coûteront quand même très, très cher à la France car les contrats sont bel et bien signés et il faudra dédommager les pétroliers, comme se plaît à le rappeler l'ambassadeur des pétroliers dans la vidéo.

On me faisait également remarquer à juste titre que ce rétro-pédalage ferait certainement perdre à la France la confiance des marchés. Donc dégradation de la note, ce qui signifie une augmentation des taux d'intérêts des prêts faits à la France. Et comme la France vit à crédit...
Grosse tuile, en ces temps de rigueur et de soumissions aux marchés. D'autant que les pétroliers et les marchés financiers ont pour le moins des liens très étroits.

Cela nous en coutera donc bien plus cher que les dédommagements faits aux pétroliers. Passez-moi l'expression mais pour résumer les pétroliers avec leurs permis tiennent la France par les couilles. Je dis bien la France car il est désormais impossible pour moi que le gouvernement ne soit pas complice des pétroliers, et que ce n'est pas eux mais nous qui dans tous les cas allons payer leurs conneries !

Je ne préjuge pas pour vous, mais moi je me fous pas mal de l'aspect financier et ma priorité reste bien sûr notre santé et la préservation de la terre que nous laisserons à nos enfants. Tant pis pour les milliards que cela nous coûtera d'autant qu'avec plus de 2000 milliards de dettes on est plus à quelques milliards près... surtout pour ce qui est en jeu.

Vous aurez compris que si nous voulons avoir gain de cause, il va falloir redoubler d'efforts car il n'y a bien sûr rien à attendre du gouvernement qui comme à son habitude nous prend pour des cons depuis le début dans ce dossier.

En revanche, il me semble qu'il y a encore une carte à jouer avec le parlement car le PS et toute la gauche entraînés par Pascal Terrasse et Europe Ecologie sont contre. D'autant que l'UMP est on ne peut plus divisée sur le sujet ce qui ne va pas finir de les rabibocher !

Il est temps de se servir des atouts que représente ce collectif pour passer à des actions concrètes, j'aurai d'ailleurs très prochainement une idée à vous soumettre si vous le êtes d'accord.

Avant de terminer cet article, je tiens à remercier tous ceux qui m'ont soutenu financièrement et moralement pour ce voyage.

Après ce texte de Laurent Nurit, voir aussi l’article de Fabrice Nicolino, entendu par la même mission :  http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=1108

 

Brigitte Grivet

 

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1 avril 2011 5 01 /04 /avril /2011 11:30

Le Ministre a signé un permis exclusif de recherche pour une très petite zone : sa propriété !

 

Il s'agit d'un permis confidentiel, dans un lieu dont nous tairons l'adresse pour préserver la vie privée de l'ancien ministre.

Toujours est-il que la société Borl'Oil s'apprête à forer dans cette mini zone réputée pour sa richesse potentielle en gaz de schiste.

 

Borl'Oil s'est engagée à construire une piscine olympique à proximité du puits pour stocker les eaux usées remontées après fracturation. Ces eaux étant d'une qualité irréprochable, le ministre pourra inviter tous ses amis dès l'an prochain à s'y baigner, l'inauguration de ladite piscine étant prévue pour le 1er avril 2012.

Enfin, indiquons que Borl'Oil, jusqu'alors inconnue dans le monde pétrolier, est une société domiciliée à Jean-Louisville, au Fantasyland.

 

L'ancien ministre n'a pas répondu à nos questions (voir : 28 – Gaz de schiste : Questions à Monsieur Borloo )

Mais il a laissé cette information paraître aujourd'hui, 1er avril 2011, signe indéniable qu'il croit en l'avenir du gaz de schiste en France.

 

On pourrait croire à un Poisson d'Avril si la chose n'était si sérieuse et nos informateurs aussi dignes de confiance !

 

Brigitte Grivet

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31 mars 2011 4 31 /03 /mars /2011 06:18

Questions à Monsieur Borloo, adressées par mail le 27 mars 2011

 

Monsieur le Ministre,

Nous ne vous avons pas entendu exprimer votre avis dans le débat qui occupe de nombreux Français à propos des gaz de schiste.


Aussi nous souhaitons vous demander des réponses à quelques questions :

 

 

Les permis « Gaz de schiste » :

 

Vous avez accepté des permis d’une activité hautement agressive pour l’environnement sur des zones incluant notamment des parcs naturels. Pourquoi ? Que saviez-vous de la technique d’exploration ou d’extraction des gaz de schiste ?

Vous avez  accordé (Villeneuve de Berg) ou jugé recevable (Brignoles) des permis d’exploration  d’une entreprise, Schuepbach Energy LLC, annonçant un capital social ridiculement faible de 5,2 millions de Dollars (moins de 4 millions d’€uros).

 Pensez-vous réellement que cette société a les capacités d’entreprendre des travaux lourds d’exploration ou, à terme, d’exploitation de gaz de schiste, sans équipement industriel à la mesure de la chose ?

 

Qu’est-ce qu’un fournisseur de gaz naturel dans votre esprit ?

Pour nous, c’est un distributeur. Mais pour vous ?

 

Une fois qu’il sera extrait (s’il l’est un jour), ce fameux gaz dit « de schiste » mais qui n’est autre qu’un « gaz naturel », il faudra bien le distribuer.

 

Vous avez accepté, par décret, de nouveaux opérateurs sur le marché de la fourniture de gaz (donc de la distribution ?) dont … des banques. Nous ne savions pas encore que les banques étaient des entreprises industrielles confirmées et spécialistes de la distribution du gaz !

 

Parmi ces banques élues au nirvana de la fourniture (distribution ?) de gaz en France :

 

-         JP Morgan par votre arrêté du 5 janvier 2010 : banque poursuivie pour 6,4 milliards de dollars pour avoir hébergé les « comptes  Madoff ». (Une banque clairvoyante ?)

 

-         Goldman Sachs, par votre arrêté du 19 janvier 2010 : la banque championne des subprimes qu’il a fallu que les Etats-Unis renflouent en hâte en 2008, sans quoi le système financier mondial s’autodétruisait. (Une banque exemplaire ?)

 

-         La Société Générale, par votre arrêté du 22 septembre 2010 : la banque à qui son employé Kerviel a coûté plus de 5 milliards d’euros. (Une banque bien gérée ?)

 

-         Le Crédit Agricole : cette fois-ci, l’arrêté, plus tardif a été signé par Eric Besson, le 20 janvier 2011. (Si les agriculteurs ne peuvent plus exploiter le sol, qu’au moins la banque profite du sous-sol. Le bon sens près de chez nous ?)

 

 

Les banques sont-elles vraiment les meilleurs « fournisseurs » de gaz naturel possibles en France ?

 

Vous avez également accepté (toujours par décret), la société italienne A2A Trading. Nous ne la connaissions pas mais un petit tour sur son site internet (mot clé sur Google: A2A trading) nous permet de lire :

 

The environment as an opportunity

The A2A Group has always taken great care over the close link between energy and the environment, and as such, is one of Italy’s principal hydroelectric producers which sees renewable energy as an opportunity to:

  • produce clean energy : offering third party producers the possibility of selling electricity in a manner that will take the specific characteristics of the source and added environmental value into consideration;
     
  • market clean energy : offering structured “CO2 free” products that come from renewable sources; 
     
  • consume clean energy : adhering to certification systems guaranteeing that energy is from a renewable source, which can be used for marketing and communications (Renewable Energy Certificate System, RECS, Marchio “100% energia verde”, etc.). 

Croyez-vous réellement, Monsieur Borloo, que le gaz de schiste soit une énergie “clean” et que le gaz naturel ne produise  pas de CO2 et qu’il est issu d’une énergie renouvelable ?


Nous nous permettons modestement de vous rappeler 3 formules chimiques apprises en classe de 1ère D, il y a quelques années :

Combustion du propane : 1 C3H8 + 5O2 = 3 CO2 + 4H2O (+ énergie)

Combustion du butane : 2 C4H10 + 13 O2 = 10 H2O + 8 CO2 (+énergie)

Combustion du méthane : 1 CH4 + 2 O2 = 1 CO2 + 2 H20 (+énergie)

 

Mais peut-être que la combustion des gaz a changé ces dernières années ?

 

Voici, Monsieur Borloo, les 1ères questions que nous souhaitions vous poser.

Dans l’attente de votre réponse, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Ministre, nos salutations distinguées


Brigitte Grivet

 

Courrier sans réponse à ce jour. Dès que Monsieur Jean-Louis Borloo nous répondra, nous publierons sa réponse.

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 05:26

Les élus continuent à s'opposer publiquement au permis de Brignoles

 

 

Pris de court par l'annonce qu'une demande de permis avait été déposée sans en avoir été informés, les élus continuent à s'exprimer publiquement.

Après les prises de position défavorables de maires de petites communes, des députés Pons et Vitel, voilà le Conseil Général !

 

 

C-G-Var-non-gds-1.jpg

C-G-Var-non-gds-2.jpg

 

Nous avons également appris que le Président de la Communauté d'Agglomération Dracénoise avait l'intention de présenter une motion "anti" gaz de schiste lors d'une prochaine réunion des élus.

 

Puisse le souhait de Messieurs Falco et Lanfranchi d'être informés des études à venir être exaucé !!!

Nous leur demandons par ailleurs de s'entourer de spécialistes qui leur permettront d'évaluer réellement si les modalités d'exploration ou d'extraction qui leur seront peut-être présentées comme non dommageables pour l'environnement le seront vraiment.


En tout état de cause, la veille citoyenne continuera à s'exercer. Elle n'aura jamais été aussi nécessaire que dans ce dossier !

 

Brigitte Grivet

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27 mars 2011 7 27 /03 /mars /2011 10:48

Concerne : Débat à l'Assemblée Nationale, le 29 mars 2011

 

Mise à jour le 9 avril 2011. Voir la réponde Monsieur Couve en "commentaire" ou sur  Non au gaz de schiste dans le Var et à Lorgues

 

Le 27 mars 2011

 

 

De : Brigitte Grivet                                                                                                              

        83510 Lorgues

 

A :          Monsieur Jean-Michel COUVE   

                Député du Var                                                                     

                Assemblée Nationale                                                                                                                         

 

Monsieur le Député du Var, 

 

Très inquiète de la perspective de forages en France et tout particulièrement dans le département du Var pour la recherche ou l'exploitation de gaz de schiste, je tiens à vous faire partager cette vidéo qui témoigne de l'exploitation du gaz de schiste aux USA .

  http://www.youtube.com/watch?v=IOIxesWknk0

 

Je pense qu'après avoir visionné ce documentaire, les paroles que vous tiendrez le 29 mars, lors du débat à l'Assemblée Nationale sur les conséquences environnementales de l'exploitation des huiles et gaz de schiste en France, seront des paroles rejetant l'exploration et l'exploitation de ces hydrocarbures sur l'ensemble du territoire national.   
  
La mobilisation individuelle et collective de toute une partie de la population de notre département à laquelle je m'associe pleinement  contre une pratique qui déboucherait inéluctablement sur le saccage de notre département vous accompagnera lors de votre prise de parole

Croyez bien que je serai très attentive au débat auquel vous allez participer et vous prie d'agréer, Monsieur le Député, mes salutations distinguées

 

                                                             
                                                                                                                            Brigitte Grivet
Lettre adressée par mail à : couve.jean-michel@wanadoo.fr
Pour information, voici les différentes adresses mails des députés du Var :
Mme Geneviève Levy, permanence.levy@wanadoo.fr,M. Philippe Vitel, vitel.depute@wanadoo.fr, M. Jean-Pierre Giran, jeanpierre.giran@wanadoo.fr, M. Jean-Michel Couve, couve.jean-michel@wanadoo.fr,  M. Georges Ginesta, gginesta@assemblee-nationale.fr Mme Josette Pons, contact@josettepons.fr, M. Jean-Sébastien Vialatte, atorregrosa@wanadoo.fr

Pour ceux qui préfèrent le courrier classique :
adresse postale :  Assemblée nationale 126, rue de l'Université 75355 PARIS 07 SP

Le Collectif "Le Var dit NON au gaz de schiste" vous propose un modèle de lettre : voir sur le blog http://gazdeschiste-collectif-var.over-blog.com/
A vos claviers !!!
Brigitte Grivet
Courrier sans réponse à ce jour ! Dès que Monsieur Couve nous répondra, nous publierons sa réponse
Réponse reçue le 8 avril au soir ! Voir le "commentaire" . Nous sommes inquiets car Monsieur le Député nous indique que des autorisations auraient été données pour le Var.
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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 09:34

Le Parc Naturel du Verdon est inclus dans la zone "Permis de Brignoles"

 

Carte-permis-GDS-Brignoles-BG-pointee.jpg

 

Rappelons que le Permis de Brignoles est encore à l'étude et n'est pas encore signé. Nous pourrions donc penser qu'il s'agit d'une erreur.

 

Mais la partie du Parc Naturel des Cévennes touchée par le Permis de Nant constitue les 2/3 de la surface du permis, accordé celui-là ! A ce niveau-là, il ne peut plus s'agir d'une erreur !

Voir : 7 – Gaz de Schiste en Provence et ailleurs : Et la protection de l’environnement ?

 

Outre le Parc Naturel du Verdon, ce sont de nombreuses zones de protection de la nature "Natura 2000" qui sont concernées par le Permis de Brignoles !

 

Si ce permis devait être signé, ce serait une véritable négation de toute la politique de la protection de l'environnement qui s'applique normalement. Ce serait une remise en cause fondamentale de toutes les mesures préventives prises à grand peine et finalement acceptées par tous.

Et comment imaginer que les lois qui doivent s'appliquer à tous sans distinction puissent ensuite être respectées ? Ceci constituerait une sorte de jurisprudence sur laquelle pourraient s'appuyer toute entreprise ou tout particulier pour mener à bien des projets qui aujourd'hui ne pourraient pas voir le jour.

 

Natura-2000-PACA-Zone-permis-legendee-allegee.jpg

 

Comment expliquer qu'une entreprise gazière peut se contenter d'une seule étude d'impact réduite à sa plus simple expression si l'on s'en réfère à la seule à laquelle il nous a été donné de jeter un coup d'oeil (Total - permis de Montélimar) pour obtenir un droit d'exploration sur 6781 km², alors que pour exploiter une carrière de 3 ou 4 ha, il faut une étude complète : notice d'impact détaillée, analyse des incidences etc..., le tout passé au crible de l'enquête publique ?

 

Ce régime de 2 poids, 2 mesures est extrêmement pernicieux. Espérons que la raison l'emportera et que ce Permis de Brignoles ne sera jamais signé et que les permis déjà accordés seront finalement annulés !

 

Brigitte Grivet


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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 14:14

 

Les Gaz (et huile) de schiste s'immiscent dans le débat politique

 

Le débat et l’opposition citoyenne contre les gaz et huile de schiste en France commencent à peser sur nos gouvernants.

Tout d’abord, Nathalie Kosciusko-Morizet a édicté en janvier 2011 une sorte de règle de conduite aux entreprises :

L’extraction ne doit pas être du type de celle que l’on a connu aux USA mais doit être propre…

Deux missions d’experts doivent se pencher sur la question et donner un pré-rapport le 15 avril et un rapport définitif fin juin afin de permettre au gouvernement de prendre une décision éclairée.

 

Dans l’intervalle, elle a demandé aux entreprises de surseoir à toute exploration ou exploitation nécessitant une fracturation hydraulique (fracking)

 

Certaine entreprise n’ayant pas daigné « obéir » à ce qui ne peut être qu’un souhait ou une recommandation, la loi ne permettant aucun moratoire une fois les permis délivrés, le Premier Ministre Fillon a insisté en début mars 2011. Sera-t-il mieux entendu ?

 

Il a sans doute été conforté dans cette prise de position un poil plus ferme que celle de la Ministre de l’Environnement par un rapport du Comité d’Analyses Stratégiques indiquant  qu’effectivement le risque environnemental est réel mais aussi que la mobilisation citoyenne compromettait lourdement l’acceptabilité de l’exploitation de gaz et huile de schiste par la population.

 

Ceci dit, les derniers évènements survenus dans le monde poseront inéluctablement lourd dans la balance :

-         La révolution libyenne a montré que l’accès aux ressources en pétrole, dont on sait déjà qu’elles ne sont pas infinies, dépend en outre d’éléments indépendants de la volonté nationale française

-         L’accident japonais remet en cause (ou devrait remettre en cause) une politique énergétique essentiellement basée sur le nucléaire.

 

Alors, avons-nous raison de nous opposer à l’implantation d’une industrie du gaz et de l’huile de schiste chez nous ? Elle permettrait une certaine autonomie énergétique à la France et ses promoteurs la présentent comme une énergie « propre »


      1. L’autonomie sera relative et limitée dans le temps :


Relative car les entreprises ayant déposé des permis sont des sociétés étrangères ou des entreprises françaises associées à des entreprises étrangères seules détentrices du savoir-faire industriel

Limitée dans le temps car l’exploitation d’un puits ne dure que de 8 à 10 ans et même si les zones couvertes par les permis sont considérables, on ne peut savoir à l’avance quelles seront les possibilités exactes, géologiques ou géographiques, d’extraction.

 

Une vraie autonomie serait d’exploiter durablement des énergies renouvelables donc infinies dans le temps (hydraulique, éolien, solaire, biomasse et celles que l’on inventera !). Il est certain que la solution ne sera pas unique mais multiple et nécessitera une grande modification de notre modèle hyper-centralisé pour créer des sources d’énergies locales pour des marchés locaux. Une vraie révolution culturelle dans un pays habitué à être desservi par des réseaux nationaux !

 

2. Energie propre ?


Nous ne le croyons pas même en conditions idéales d’extraction, soit sans incident ou accident, mineur ou majeur. Les volumes d’eau nécessités par le process même, la noria de véhicules lourds indispensables au fracking puis à l’évacuation des eaux usées et du gaz extrait, l’impact au sol des plates-formes nécessaires à des distances très restreintes (quelques centaines de mètres entre 2 puits) et l’impossibilité inéluctable, vu leur nombre, de surveiller tous les puits après leur utilisation et les remontées de gaz ou de divers éléments polluants qui se produiront des années plus tard font que cette énergie ne peut pas être propre, de part la nature du processus d’extraction même. 

 

Par souci d’objectivité, nous imaginons que les entreprises opérant en France seront exemplaires et ultra-performantes. Dans le cas inverse, nous devrions aussi parler des risques de contamination des eaux de surface ou souterraines, des risques de pollution des sols et de l’air, des risques sismiques dans certaines zones fragiles du territoire etc …


        3. La cohérence de cette industrie avec les autres activités économiques :

 

Il est clair que l’extraction de gaz ou huile de schiste semble incompatible avec le développement ou le maintien d’une agriculture durable dont tout le monde semble avoir fait le choix. Comment imaginer que des réseaux de circulation aussi denses que ceux  que nécessiterait cette source d’énergie soient possibles avec des parcelles redessinées pour éviter l’érosion, des haies replantées, une polyculture nécessitant des assolements et des rotations de culture pour éviter l’épuisement des sols… ? L’agriculture, en outre, est et reste un enjeu économique majeur de notre pays et un élément incontournable de notre autonomie … alimentaire (et peut-être énergétique demain ?)

 

La France est, on nous le rappelle assez souvent avec des cocoricos dans le discours, une Gaz de schiste GDF Gite de Francedestination touristique des plus importantes, voire la plus importante, au monde. Diverses études montrent que l’avenir de ce tourisme passe, non pas par des plages sursaturées ou des centres de loisirs à l’américaine, mais par un tourisme vert alliant calme, découverte de la nature et découverte d’un patrimoine culturel et architectural qualifié, par d’autres que nous, comme unique au monde. Comment associer ce type de loisirs avec des puits d’extraction disséminés un peu partout sur le territoire et principalement en zones rurales ?

 

En conclusion, il nous semble clair que le gaz et l’huile de schiste font partie de ces fausses bonnes idées comme il en apparaît une de temps en temps. La mobilisation citoyenne que nous voyons apparaître à ce propos ressort de la fameuse « sagesse populaire » qu’il conviendrait d’entendre un peu plus de temps en temps !

 

Brigitte Grivet

 

Article paru sur Agoravox : http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/gaz-de-schiste-et-politique-90861

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